Nous ne disposons pas assez de données en temps réel pour proposer une explication exacte du retournement de situation. Cependant voici une des théories les plus probables au regard de la situation atmosphérique qui était présente .
Ce Vendredi ,les conditions étaient très bonnes pour le développement d'orages forts à violents. Le soleil a eu la possibilité de bien faire chauffer les sols. Nous avons relevé un mercure allant de 25°C à 28°C. L’énergie dans l’air était amplement suffisante (plus de 2 000J/kg). Pourtant les orages n’ont pas été nombreux.
Pourquoi ?
Cela est dû au placement particulier de la goutte froide (c’est une masse d'air froid isolé en altitude). Cette dernière a piloté un petit front froid (arrivée d'air froid sous de l'air chaud).
Les plus violents orages que nous connaissons sont des systèmes pré-frontaux , lorsqu'un front froid arrive dans un espace chaud , il se glisse sous l'air chaud (car il est plus lourd) et à l'avant de cette limite il soulève une importante quantité d'air chaud en altitude. C'est sur ce soulèvement que les orages se forment. Les orages pré-frontaux se forment généralement entre 50 et 300km à l'avant de la limite du front froid.
Ce qui s'est passé ce vendredi est probablement un problème d'heure , la zone ou la chaleur est soulevée à l'avant du front froid est arrivée entre 9h et 11h et il n'y avait pas assez de chaleur et d'énergie disponible au sol pour donner des orages.
Ce soulèvement a ensuite évolué sur le Bénélux et l'Allemagne ou le soleil a eu le temps de chauffer et les orages se sont développés avec une activité forte à localement violente.
Les deux images satellites en témoignent bien :
Image 1 : Nous avons représenté le front froid par une ligne bleu et la zone de soulèvement d'air chaud en rouge. On remarque une bande de nuages sur cette zone , ce sont des nuages prés-orageux , des bourgeons d'orages en quelque sorte mais qui ne peuvent pas se développer car il n'y a pas assez de chaleur.
Image 2 : Le front a avancé et la zone de soulèvement a atteint des sols plus chauds. Les orages se sont donc formés sans difficulté le long d'une courbe , au nord de la Lorraine dans les pays frontaliers. Les orages sur les Vosges étaient l'extrême limite de cette zone.
Alors pourquoi ne pas l'avoir anticipé, même en retard ?
La situation étais très complexe, il y avait plusieurs petits secteurs secondaires ou des orages pouvaient encore se former, ils étaient caractérisés par des passages nuageux assez denses ou l'ambiance devenait étrangement plus lourde. De plus , l'énergie et la température étaient propices aux développement orageux mais la zone de formation principale était déjà trop au nord de la Lorraine et nous avons réalisé un suivi dans le cadre d'éventuels orages qui se formeraient dans ces secteurs secondaires .